Il pense

IL PENSE

 

 

Seul la tête prise dans la glace

Il écoute, souris, fait des farces

Puis acrobate sur son fil

Il titube, lui éternel nubile.

 

Seul sa tête étau de pensée

Il marche sur son sentier

Millions d'arbre de mille forêts

L'ont dans le temps inspirés.

 

Seul dans sa tête il voit la rue

Son regard, complétement nue.

Souvenir d'un sourire, de mots

Posé là sur la nuit et son eau.

 

Seul dans sa tête, cherchant l'étoile

Celle qu'il reconnaitra entre mille toiles

A la main un sourire, bouche de pureté.

Lui disant bonjour dans le fond de son thé.

 

A trois rivières elles étaient quatre

Ce jour sans soleil ni albâtre

Cela donnait une toile de Magritte

Sans chapeau ni marguerite.

 

Sous les pavés il y a la plage,

Sourire, mots lancés sans âges

Les galets roulaient dans les rues

Se perdant dans un musée inconnu.

 

Exposition fashion,

Là ils déconnent

Le crime, la petite vie

Aucun Oh ! Surpris ?

 

Un café, repas,

Puis enfin vos pas

glissant sur l'eau

Sur nous, nos peaux

 

Souvenir de mains croisées,

De lèvres embrassées,

De mots jamais prononcés

De tendresse jamais oubliée.

 

Il pense dans sa tête qu'il est fatigué

De faire partie de ces hommes nés,

Alors il marche sans but, sans idées

Cherchant une voie longtemps oubliée.

 

Seul la tête pleine de pianos,

Il écoute les sons et trémolos

Sourit aux inconnus qui le regarde

Toujours inquiets et sur leur garde.

 

Seul dans sa tête, il sait qu'ils sont fous

Tendre, romantiques au cœur gadoue

Mais il se fou de tout dis je...

Gardant en lui ses racines et tiges.

 

Chut ! Il embrasse son destin

La Foi entre ses mains

Serrées sur un avenir incertain

Mais qu'importe, demain.

 

Vivre aujourd'hui est urgent,

Cela est vivre son temps

Pleinement sans question

Sans aucune et autre raison.

 

Ses paupières closes,

Il revoit mais n'ose.

Ses lèvres entre ouvertes

Écrire enfin cette lettre.

 

Alors il se tait, petite mort

L'âme tourné vers cet aurore

Il oublie, ferme sa mémoire

Et jette la clé dans le couloir

 

Il pense enfin libéré de l'absurdité

Il pense ange créateur de beauté

Il pense homme reconnu de bonté

Il pense papilon à jamais oublié.

 

Philippe Brasseur

Juin 2014

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