Nu
Nu me voici nu
Nu comme la vie
Nu devant la glace qui à fondue
La route a était lâche jusqu’à toi
Mais tu es ce sein où l’on aime s’endormir
Gonflé de douceur sous la soie de ta peau
Terre florale de feu et de couleurs apaisantes
Nu me voici nu, comme à la naissance
Nu comme à la première enfance
Nu me voici vers
Avec juste un parfum poivré,
Effluve qui s’envole vers ton petit nez
Je suis là dans le lointain, tu m’as trouvée
Comme cet arbre sans branche, sans bourgeon, sans feuille
Nu comme un baiser
Nu comme l’amour
Nu me voici destin
Devant tes yeux solaires
Comme cette terre sans herbe, sans fleurs
Comme cette terre sans eau, pourtant riche
Terreau de ton sourire originel.
Nu comme un tout
Nu comme un rien
Nu me voici aube
Ciel d’aluminium plié au loin sur les rebords
Bombant le torse sur les montagnes
Nu devant ton regard enjoué, mystérieux
Sans pensée, sans idée, sans phrase avec juste un...
Nu comme un repas sans vin
Nu comme un souper sans eau
Nu me voici sans mets
Comme une table sans tes mains,
Perdu entre fourchette et couteau
Perdu entre pain et beurre
Entre fromage et dessert
Nu comme un paysage
Sans maison, sans image
Nu me voici là
Suspendu au clocher de ton sourire
Paix et âme unis comme nos mains
Dans une destinée à créer
Puzzle de mille possibilités vraies.
Nu comme le Saint Suaire
Nu comme la mort
Nu me voici nu
Suspendu au fil absurde illusoire
Dérision d’un téléphone sans fil !
Suspendu au fil de tes mots
Arlequin pendu à tes lèvres
Mais tu sais la nudité
Mais oui voyons, oui tu le sais
L’entends-tu ? Notre printemps arrive
L’été de nos voix, voies...
La saison de nous deux
L’ère de notre amour
Éveillant en toi mille roses de chants purs
Éveillant en moi mille tulipes de mots nus
Enchâssées dans la magie de notre amour
Enchâssées dans la nudité de nos présents futur.
Philippe Brasseur
Martien 2013